RAPPORT du Pr SICARD
« Penser solidairement la fin de vie solidairement » 18/12/2012.
Pour en savoir plus-
Précautions liminaires
On ne résume pas 197 pages en trois
lignes ou un article d’autant qu’il n’émerge aucun consensus des débats et auditions.
Il y a donc des choix lorsque l’on
réalise une synthèse : éviter les redites, regrouper les infos…sans doute
des oublis. Ce travail a été mené après lecture complète du rapport, 1er
jet, 2ème jet et finalement rédaction définitive après un temps de
réflexion.
Comme il n’y a pas consensus l’esprit
dans lequel il est réalisé privilégie les pistes de prévention du suicide sans
ignorer les arguments d’opinions plus radicales sur la fin de vie.
Pour mieux compléter cette lecture, on peut se procurer :
-Le rapport d’information 1287 tomes
1 et 2 « solidaires devant la fin de vie » Mission d’information de
la loi LEONETTI du 22 avril 2005 (700 +
300 pages)
-La loi Bernard KOUCHNER de 2002
-Le rapport du Pr Didier SICARD « Penser solidairement la fin
de vie » 18-12-2012 au Pt de la République
-Proposition 21 de
F.HOLLANDE : »Je proposerai que toute personne majeure en phase
avancée ou terminale d’une maladie incurable, provoquant une souffrance
physique, psychique insupportable, et qui ne peut être apaisée, puisse
demander, dans des conditions précises et strictes, à bénéficier d’une
assistance médicalisée pour terminer sa vie dans la dignité. »
Notre choix privilégie donc le regroupement des thèmes
identiques (d’autant que le rapport comporte de très nombreuses répétitions) tout
en s’efforçant de suivre la trame chronologique des travaux de la commission
SICARD.
La commission SICARD explique que malgré la Loi Léonetti des
informations lui sont demandées par le chef de l’exécutif sur la
« revendication très largement majoritaire de personnes répondant
positivement à une demande d’euthanasie.
A l’appui de cette volonté il est
produit un sondage de la TNS SOFRES commandé par le Ministère de la Santé,
sondage réalisé du 23 au 26 novembre 2012..L’opinion
publique est donc commise à l’appui d’une volontén déjà arrêtée.
La feuille de route est donc
explicite et, malgré la filiation apparente avec la Loi Léonetti (reprise du
même titre), la cause semble entendue.
¦ SYNERGIE 71. dans sa charte se
positionne comme structure de prévention du suicide. A ce titre elle ne peut
s’associer à des comportements visant à encourager le suicide ou le suicide
assisté et encore moins l’euthanasie.
¦ Elle reconnait l’excellence du
diagnostic de la commission SICARD sur l’état des lieux auquel elle souscrit
entièrement.
¦ Se plaçant uniquement sur le terrain
de la prévention elle s’associe pleinement au souhait de voir enfin les textes
de lois s’appliquer : droit à la personne, droit à être informé,
consentement aux soins, personne de confiance, accès aux informations de santé
(Loi KOUCHNER) et bien entendu l’application de toutes les prescriptions de la
Loi LEONETTI reprises dans le rapport de la Commission SICARD et dans la
mission d’évaluation de la dite loi. Elle retient du rapport que la notion de soins palliatifs est transverse à
tous les services.
¦ Synergie 71 depuis de nombreuses
années souhaite, pour pouvoir guider ses
actions de prévention, s’appuyer sur des études épidémiologiques de fin de vie
et demande qu’une réflexion soit menée sur la pratique en France des autopsies
psychologiques.
¦ Etant sensible plus que tout autre
aux situations de maladies incurables, invalidantes pour lesquelles la médecine
actuelle se trouve en échec elle constate également que le caractère
exceptionnel et marginal de ces situations ne requiert pas de légiférer sur des
cas particuliers mais plutôt d’aider à l’accompagnement de ces personnes et de
leur entourage. On s’inspirera volontiers de l’expérience de Marie de HENNEZEL
dont on regrette qu’elle n’ait pas été consultée.
¦ Nous appuyons, dans le même sens,
toutes les actions des soignants à domicile, et Services de soins infirmiers
dont le travail n’est ni gratifiant, ni reconnu, voire injustement méprisé. Dans
le même esprit que le rapport nous constatons que les situations sont d’autant
moins gérables dès lors que l’on arrive aux urgences. La majorité des
situations que nous rencontrons sont limites alors qu’il faudrait pouvoir les
repérer avant les drames et déployer à l’instant la palette de moyens
permettant de remédier aux situations de détresse.
¦ Enfin, conscients du changement de
culture sous-tendue par la modification des comportements nous pensons qu’il
est illusoire d’imaginer que tout se
fera en un jour y compris les remises en cause. Nous avons toute confiance dans
le corps médical, les équipes soignantes en la transmission d’un message
d’espérance et non morbide et délétère, de mobilisation des équipes de recherche,
la nécessité du travail en réseau pluridisciplinaire pour parvenir à
transformer les rapports humains sans alourdir les tâches (mutualisation des ressources) et missions déjà nombreuses qui
sont déléguées par la société.
Une loi transgressive se caractérise par la
levée d’un interdit et justifie, par avance, un autre interdit, toujours
justifié au nom de la liberté individuelle, que l’on n’est plus en droit de
refuser.
Une société qui donne la mort n’est pas un
marqueur de solidarité.
G. Wetzel 12/01/2013
Gérard WETZEL
Président de SYNERGIE 71